J’avoue que je suis impatient. Les enregistrements ont commencé en février et ce n’est pas fini, il reste encore du travail. Où en est-on exactement de cette première production du label ?
Et de quoi s’agit-il me direz vous ?
Il s’agit simplement de présenter, à travers un Compact-Disc qui sera disponible à la vente je l’espère à partir de juillet 2007, ce qui se fait de mieux à ce jour dans le genre «musiques extrêmes » venant de Cuba. Comprenez par « musiques extrêmes » : hardcore et métal. Comprenez par Cuba cette île mythique que vous devriez situer facilement s’il vous reste quelques notions d’histoire et de géographie ou si vous suivez l’actualité (comment y échapper ?).
Vous ne le saviez certainement pas, mais il n’y a pas que des musiciens de salsa à Cuba, même si timba, trova et reggaeton occupent la majeure partie des espaces nationaux de diffusion, qu’ils soient radiophoniques, scéniques, télévisuels ou mécaniques.
Du hardcore à Cuba ? Du métal tropical !? A quoi ça peut ressembler ? A du cha cha cha vitaminé, à du metalcore sauce rumba, à un boléro distorsionné ou à la salsa du démon ?
Vous en jugerez par vous-même quand sortira le disque : 10 groupes, 2 thèmes par groupe soit un disque joliment illustré avec 20 titres sanglants, teigneux, combatifs et envoûtants qui marqueront l’entrée de Cuba dans la scène musicale indépendante mondiale. Quand la haine et la hargne se convertissent en expression artistique, quand la colère et la revendication se mêlent aux harmonies ravageuses, quand la violence poétise et la poésie se brutalise, je m’épanouie, je positive, j’en redemande : c’est ma catharsis, mon exutoire. Je ne suis pas seul dans ce cas, on est plus nombreux que vous le pensez, ici comme à côté de chez vous.
Je suis donc impatient. Il y a encore du chemin à faire avant que ce bébé voit le jour : 14 titres sur les 20 enregistrés à ce jour, sans oublier les longues sessions de mixage qui nous attendent…c’est pire que les 9 mois d’attente de toutes les futures mamans qui imaginent et rêvent leur créature. J’impatiente, je suis à côté du combiné et à chaque sonnerie je vois les visages du chef de studio, de l’ingénieur du son et de l’aide sorcier m’annoncer la prochaine date d’enregistrement. Il y a encore du chemin, le « master » doit être impeccable, faut composer le livret, remercier tout le monde, pas se planter dans l’ordre des groupes, bien choisir le fabricant, lister les webzines, fanzines, radios, actualiser le site, maintenant ce blog (qu’est ce qui m’a pris ?), contacter le service culturel de l’ambassade pour présenter le label discographique, pensez au prochain disque, sans arrêt traduire, ne pas oublier les flyers et les stickers, visiter de nouveaux studios, informer les groupes et enfin faire le deuil d’Overcome Records et Overcome Distribution, obligés de fermer leurs portes après 10 ans de bons et loyaux services dédiés au Hardcore.
Je dois vous laisser, le téléphone sonne.